2008-04-27 22:37:33Yu Yi, TSAI
PRENEZ GARDE À CE QUE VOUS DITES !
Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes,
Tout, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Ecoutez bien ceci :
Tête à tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire
Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelques individus.
Ce mot – que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre-
Court à peine lâché, part, bondit sors de l’ombre ;
Tenez, il est dehors ! il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l’aigle !
Il vous échappe, il fuit rien ne l’arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, etcetera.
Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive et, railleur, regardant l’homme en face,
Dit : « Me voilà ! Je sors de la bouche d’un tel. »
Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.
-Victor HUGO –
(1802 – 1885)
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes,
Tout, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Ecoutez bien ceci :
Tête à tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire
Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelques individus.
Ce mot – que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre-
Court à peine lâché, part, bondit sors de l’ombre ;
Tenez, il est dehors ! il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l’aigle !
Il vous échappe, il fuit rien ne l’arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, etcetera.
Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive et, railleur, regardant l’homme en face,
Dit : « Me voilà ! Je sors de la bouche d’un tel. »
Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.
-Victor HUGO –
(1802 – 1885)
雨果的作品?有英文版嗎? thank you very much