我是查理? 我不是查理? 做老師的該怎麼回應學生 (轉自法國費加洛臉書文章, 翻譯: 喜貓)
正當44國元首齊聚巴黎遊行, 大家宣示『我是查理, 我們不害怕。』學生在學校卻丟了一堆疑問給老師, 我是查理? 我不是查理? 一時之間, 老師被問到無路可退, 臉上還三條線。 不是只有單一學校, 單一學生的個案, 而是在巴黎, 不少老師共同碰到的….有的甚至數學課不上了, 全討論這件喋血案
學生的問題大致如下:
『他們自找的。』
『人招惹什麼就得到什麼。』
『我不是查理, 我也永遠不想做查理。』
『這是對他們宗教的一種羞辱』 一位學生投影出一張查理的畫
『人家已經事先告知他們, 還丟火(汽油彈)了; 他們還繼續, 人家再警告, 他們又繼續, 之後, 就是他們的選擇…』
『學生說怎樣證明這是揶愚, 這是幽默, 否認那是幽默。』這是讓老師最被打敗的一題
學生搞叛逆? 故意亂問? 看來不盡然。小孩的反問, 直覺是人性中比較善的一面, 就是想要友善他人, 尊重他人的原始意圖, 亦即【己所不欲勿施於人】; 人之後學會凌駕, 欺負, 操縱, 比較是後天的社會學習吧?~
驚喜的是, 是這些老師並沒迴避這些問題, 只是感到詞窮很窘迫, 但我覺得他們很棒, 騰出空間, 讓孩子去辯論,。一方面讓害怕的情緒能宣洩, 一方面確實一件事不會無緣無故就發生。這不正也是老師的工作: 傳道授業解惑也….(問題老師也很困惑)
(註: 這件事還有其他角度, 包括: 新型恐攻的反擊, 或情資即時攔截. 這篇純就言論的部份)==========
以下是原文~~
"Ils l'ont bien cherché"..."Je suis pour ceux qui ont tué Charlie" : Dans certaines classes, la discussion autour de la tuerie avec les élèves a été très dure. Des enseignants nous racontent ces échanges et leurs réponses.
『他們自找的。』....『我贊成殺害查理的人』. 在課堂上, 環繞巴黎日前發生的喋血案, 老師相當辛苦地在對學生說明. 一些老師跟我們分享他們的回應.
Ils étaient nombreux les professeurs dans la grande marche parisienne. Comme citoyens bien sur, mais aussi pour trouver du réconfort après avoir affronté parfois des provocations dans leurs classes et même des horreurs. Ils racontent.
一些老師參加周日的大遊行. 一方面當然是以公民的身份, 另一方面也想找回恐怖事件後, 以及課堂中學生們的反問, 為自己找到一點心靈上的安撫.
« Madame, c'est possible que je ne fasse pas la minute de silence ? Je ne veux pas me recueillir pour des gens comme ça. » C'est ainsi qu'un élève de Charlotte, professeure de Français dans le 13e arrondissement de Paris, l'interpelle en arrivant en cours jeudi matin, au lendemain de la tuerie au siège de Charlie Hebdo. Dans cette classe de troisième comptant 26 collégiens, huit jeunes s'obstinent à ne pas comprendre le sens d'une journée de deuil national.
『老師, 我不默哀, 可以嗎? 』 13區某所學校, 老師夏綠蒂有位學生提出來. 有些學生也不知道為何要有全國哀悼日?
« Ils l'ont bien cherché. On récolte ce que l'on sème à force de provoquer », se voit-elle asséner par les contestataires, « de confession musulmane », au moment de parler du drame qui a touché la rédaction du journal satirique et fait douze morts. « Pourquoi se taire pour ces gens-là ? Quand une femme est violée, on ne fait pas de minute de silence », lance une élève. « Le fait de représenter le prophète et certaines caricatures les choquaient », explique Charlotte. Selon elle, « difficile de faire la part des choses entre ce qui est de l’ordre de la provocation et des convictions réelles », mais la tension est là. L'enseignante passera l'heure suivante, entre 11 heures et midi, à encadrer le débat. Elle tempère, les interroge : est-il normal d'être tué pour avoir dessiné ? Et explique s'en être sortie en insistant sur le respect des personnes décédées, laissant de côté la question de la liberté d'expression. Midi sonne : tous les élèves finissent par se lever pour l'hommage rendu aux défunts. Cela n'a pas été le cas partout. Dans un collège de Roubaix, un rassemblement de 400 élèves a été dominé par un « grand bourdonnement » et les réflexions de certains qui « ne comprenaient pas bien à quoi ça servait », rapporte un enseignant.
『他們自找的。人招惹什麼就得到什麼。』學生說
『當一個女人被暴力侵襲, 我們一分鐘都不會保持沉默。』 學生問
『有關那些先知與那些漫畫讓人驚呆了』 老師說
『有些人不太能分得清什麼是諷刺(挑釁), 什麼是事實?』老師接著說
空氣中的緊張感仍在, 老師繼續下個鐘頭的討論, 想要為辯論弄出個框架來. 她中立, 問學生:
『從事畫畫的人被殺是正常的嗎?』盡量往被殺害的往生者方向走, 往言論自由的方向帶.
直到午間鈴聲響起, 才得到學生的認同, 對死者的由衷悼念. 但並不是各地的學生這樣看.
"Ils l'ont bien cherché"
Sur son compte Facebook, une prof narre la difficile journée de jeudi, expliquant vouloir demander sa mutation. Elle raconte avoir été accueillie à 8 heures par des « moi, j'suis pour ceux qui ont tué Charlie Hebdo ». Un élève aurait eu cette phrase : « On les prévient une fois, on met le feu [référence à l'incendie criminel des locaux du journal en 2011, ndlr], ils continuent, on les prévient encore, ils continuent, après c'est leur choix. » « Le plus douloureux dans cette journée, c'est de me dire que mes élèves, dont le potentiel irrévérencieux et humoristique n'est plus à prouver, dénient à l'humour, à l'irrévérence et au second degré le droit à l'existence », écrit la jeune femme.
一個老師說星期四是很難渡過的一天, 她回憶八小時的課用來與學生討論, 有的甚至說出:
『我, 我同意那些殺害查理的人> 一位學生說
『人家已經事先告知他們了, 還丟火; 但他們繼續, 人家再警告, 他們又繼續, 之後, 就是他們的選擇> 學生
『學生說怎樣證明這是揶愚, 這是幽默, 否認那是幽默。』這是老師最被打敗的一題, 該位老師在臉書寫到
Vendredi matin, Thierry Foulkes, professeur de mathématiques, est lui aussi cueilli par des commentaires auxquels il n'était pas préparé. « Je ne m'attendais pas à voir cela ici, dans le 15e arrondissement. » À l'image de certains commentaires sur les réseaux sociaux, cinq élèves lui assurent que l'équipe de Charlie Hebdo l'a « bien cherché ». Une jeune fille se saisit d'une feuille volante et y écrit « Je ne suis pas Charlie et je ne le serai jamais ». Une autre se lève pour projeter le dernier dessin de Charb sur le tableau. Y voit une « stigmatisation » de sa religion. « Elle le prenait au premier degré. En fait, certains ne comprenaient tout simplement pas l’humour du journal. Ils vivent très fortement les événements et n'ont pas tous les outils de lecture. Il y a un gros travail d'éducation à faire, mais il ne faut pas renoncer », avance l'enseignant. Le professeur décide de faire débattre les élèves entre eux. Si les arguments des « Charlie » finissent par prendre le dessus, tous sortiront « très retournés » de la discussion.
禮拜五早上, 數學老師Thierry毫無準備地面對學生的提問
『我並無準備會有這一幕, 在第巴黎15區的課堂上』老師說
『理雜誌被殺害的人是自找的』五個學生這麼說
『我不是查理, 我也永遠不做查理』 一位女學生說
『這是對他們宗教的一種羞辱』 一位學生投影出一張查理的畫
事實上有一些學生無法全然理解查理雜誌的幽默.
『學生們全然在事件中, 但當下沒有工具可以好好教導. 有太多教育工作仍需推動, 但不需放棄.』這位老師這樣說
這老師也決定在學生中來個辯論, 看最後會往那個方向去
"Certains ont écrit des plaidoyers pour la liberté de la presse"
Marie, elle a tenu à raconter dans une lettre ouverte sa journée avec ses classes en Seine-Saint-Denis. «Je veux vous parler de ce qui s’est passé hier, a-t-elle lancé à ses élèves. Je vais vous dire ce que je ressens, et après vous me direz ce que vous, vous ressentez.»....Je vais vous dire pourquoi je suis extrêmement triste, choquée, et inquiète après ce qui s’est passé hier». Les élèves ont demandé à voir les caricatures. Une par une. Pour en parler.
另一學校的老師, 瑪麗說:
『我想說昨天發生的事, 我會告訴你我感覺什麼, 然後你告訴我你感覺什麼, 我會告訴你為何我是如此非常難過震驚與不安』 學生們還要求要看查理漫畫, 一個接著一個, 為了講出想法.
Des professeurs pétris d'inquiétude ont finalement mieux traversé l'épreuve. Une jeune prof dans un collège de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, évoque un dialogue apaisé dans sa classe, même s'il a fallu « réexpliquer » certaines caricatures. « J'ai vraiment flippé parce qu'énormément d'élèves sont concernés par les répercussions des évènements sur le climat actuel», dit-elle dans une formule alambiquée qui dit son malaise. «Cela m'a rassurée de constater leur intelligence : d'emblée, ils ont dit "ce ne sont pas des musulmans", en parlant des tueurs. Certains ont écrit des plaidoyers pour la liberté de la presse. » Dans d'autres discussions, c'est le rôle des parents qui émerge. Quand une enseignante en région parisienne explique à sa classe qu'il ne faut pas confondre musulmans et intégristes, un élève demande : « Madame, vous pouvez pas dire ça à ma mère ? »
帶有不安的老師們終於通過學生的考驗. 一位大專院校(位於Seine-Saint-Denis)的年輕女老師, 開啟了一段能平息人心的對話, 雖然需要事後<再解釋>某些漫畫
『我實在被學生的反應嚇到, 因為大部份的學生關心這件事的結果』她在一場會議中說出她的惶惑.
『學生的反應讓我看出他們的聰明, 隨即他們說"這不是穆斯林"在說到兇手時; 一些學生也會寫道: 倡導新聞自由』老師說, 在其他的討論, 會有父母的影子出現. 當一位巴黎某學區的老師在班上解釋不要把穆斯林與基本教義的人搞混, 有問學生說: 『老師, 不要講這給我媽媽知道』
« Je vous invite à répondre favorablement aux besoins ou demandes d’expression qui pourraient avoir lieu dans les classes », avait écrit la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, mercredi, dans une lettre adressée à l'ensemble des personnels enseignants. Ceux-ci ne se sont pas fait prier : le besoin impérieux d'en parler a gagné les salles de classe et la plupart du temps, cela s'est bien passé. Entre un point sur la liberté de la presse et des paroles rassurantes à ceux qui craignaient d'autres attentats, Thomas Messias, prof de mathématiques au lycée, considère que la parole « a fait du bien ». Certains pensent déjà à de prochains cours, comme Charlotte, qui aimerait aborder les événements au travers de supports pédagogiques ou d'auteurs au programme, tel Voltaire. D'autres gardent un souvenir ému du lendemain de l'attaque avec leurs élèves. Dans la classe de CE1-CE2 d'un instituteur, où les élèves sont « majoritairement de confession musulmane », un petit dessinateur en herbe est venu avec le dessin d'une colombe tenant un crayon dans son bec.
教育部長對全體教師提出: 『我邀請老師們正面回應在課堂上會碰到必要或需要說明的表達 』想要講的欲望占了課堂的時間, 都進行得蠻順利. 在言論自由與害怕表達之間, 有位老師認為情況還好. 另一位老師想在下一堂課, 透過一些教材的準備來消散這個問題. 扶爾泰. 在一些穆斯林為主的課堂上, 有個小畫家畫了一幅畫: 是鴿子將蠟筆啣在嘴上上一篇:I Am Not Charlie Hebdo (轉自紐約時報, 翻譯: 喜貓)
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